Le tavernier entra en premier et il faut dire qu’il fut content de voir qu’il n’était pas le seul à avoir ce genre de réaction face aux propos de l’elfe. Pourtant, le regard de la jeune femme fusillant, il se dit qu’il ne dirait plus rien au sujet de son bâton, même si l’elfe qui avait décidé de les accompagner avait continué sur ce sujet. Le Tavernier ayant voulu lui répondre par ces quelques mots : « Rien ne vaut une bonne cruche d’eau en céramique en matière d’armement » Mais il n’en fit rien. Il apprécia aussi de l’entendre le défendre face aux affirmations de l’elfe.
Puis, la conversation s’estompa un moment alors qu’ils rentraient dans l’échoppe du tanneur. La température fut tout de suite bien plus agréable et la chaleur d’un brasero nimbait la pièce agréablement. Le Tavernier laissa l’elfe fermer la porte alors qu’il s’engouffrait en suivant la jeune femme d’assez loin pour l’observer choisir des pièces d’armures. A dire vrai, il n’y connaissait rien en armures et ne pourrait pas grandement l’aider. Lui son truc c’était le choix des tonneaux, des breuvages, de la meilleure manière de préparer un bon repas, de chasser un client inopportun ou d’arrêter une bataille de tabouret pour essayer de sauver le mobilier de la taverne. Il fallait des bras et du courage, ainsi que de l’endurance, car ce n’était pas donné à tout le monde.

(Les points sont des portes-manteaux, les ovales des miroirs et les rectangles le long des murs, des étalages avec des articles. Le rectangle derrière le comptoir est spécial, car il y a des articles plus cher ou pas encore terminés, des outils accrochés et des matériaux utiles pour bricoler au comptoir, ainsi qu'un petit établit à niveau de torse pour pouvoir bricoler ailleurs que sur le comptoir. Le reste, a vous de l'imaginer, vous êtes totalement libre la dessus.)
L'échoppe était plutôt grande, de forme rectangulaire. Les étalages et étagères étaient exposés contre les murs et permettait un grand espace au milieu pour essayer des pièces d'armures et les chaussures. Il y avait de tout, allant de l'exotique, à l'extravagant, en passant par le basique, le plus sauvage, le plus rudimentaire et voir, des choses bien plus robustes et lourdes ou d'autres indécentes et non faites pour être portée en combat. Il y avait bien sur aussi des choses très élégantes, agréables à regarder, clinquantes ou très féminines. Il y avait au fond, face à la porte une petite salle avec une porte permettant d'essayer les pièces d'armures et une porte au bout du mur gauche donnant sur l'autre échoppe, celle du fil doré. Etant donné que les clients passaient souvent d'une échoppe à l'autre et voulaient toujours allier leurs vêtements aux équipements et pièces d'armures qu'ils allaient porter. Faire de leur tenue une symbiose entre cuir et tissu. A coté de la salle d'essayage, il y avait juste à sa gauche, une autre salle bien plus grande qui servait d'atelier au tanneur, propriétaire des lieux. L'entrée n'y était pas interdite mais la salle était bien moins rangées que les autres. Il ne fallait pas oublier qu'il y avait aussi un comptoir assez large et assez long bati dans l'idée de pouvoir faire payer les clients et aussi pouvoir leur faire essayer les pièces d'armures et les modifier via ce grand espace de travail. Tout était prévu pour permettre aux clients de ressortir satisfait. C'était là , la joie de l'artisanat! On créait pour le plaisir.
Aussi, sourit-il quand elle choisit les paires de chausse car au moins elle ne serait pas habillée comme un sac à pommes de terre. Car le tavernier voulait qu’elle soit habillée d’une tenue séduisante et arrogante pour battre le Troll puis l’humain. Afin de faire monter la température de la pièce où se déroulerait le cercle de sables. Et sa féminité ainsi mise en valeur rendrait le spectacle arrogant, ferait d’elle, la femme qui arriva là où les hommes avaient échoués. Oui, c’était bon, rien que d’y penser. Le tavernier la laissa donc aller, s’adossant au mur pour la laisser admirer les grèves et fut amusé de voir l’elfe conseiller la jeune femme. Car s’il y avait bien quelque chose qu’il détestait faire, c’était les boutiques.
Amvain demandait le nom de la jeune femme, ce que le tavernier ne se rappelait pas d’avoir demandé. A force de servir des verres et de discutait avec des gens, on oubliait les choses les plus simples, comme d’apprendre les noms des gens. Pourtant, des gens comme Shelkn ou Traik, il connaissait bien ces noms, mais c’est aussi parce qu’ils étaient des clients réguliers à sa taverne et que le tavernier n’aimait pas demander le nom d’une personne à la première rencontre, ayant pour valeur que l’ont devait apprendre le nom d’une personne qu’au moment où elle s’intéressait à vous. Quand il la vit marmonner, il se demanda soudain la raison de ces marmonnements, était-ce à cause d’une simple raison qu’elle n’aimait pas non plus faire les magasins, ou était-ce tout simplement parce qu’elle ne trouvait pas ce qu’elle désirait.
Il finit par détourner les yeux du duo quand il entendit les pas du tanneur résonner sur les planches et ne lui faisant pas sourire, il lui adressa un geste nonchalant de salutation avant d’aller à sa rencontre, à coté des deux personnes qui essayaient des pièces d’armures. Le tanneur fut surpris de le voir lui, sachant qu’il ne quittait jamais la taverne d’ordinaire et c’est en lui serrant la main qu’il lui tint ces mots :
« Ho, Bonjour Ceres. Qu’est ce qui t’amène de si bon matin ? Il est toujours étrange de voir un tavernier quitter son comptoir. Tu vas bien ? »C’était un homme de petite taille, il était bien habillé, des tenues classiques d’un marchand, chemise blanche couverte d’un gilet en cuir, surement d’origine de sa maison mais ayant bien 20 ans, vu son état. Et un pantalon bien taillé couvrant des chaussures à semelles cloutées qui faisait un peu de bruit sur les planches, tel des claquettes en moins fort. Surement aussi venant de son échoppe. Il jeta un œil aux deux clients qui accompagnaient le tavernier Cérès pendant que son ami lui répondait :
« Bonjour, Keldon. En effet, il est bien rare que je quitte ma taverne. Mais pour une fois, j’avais envie de venir. T’as du entendre parler de Gaa’rkan. Il y a même pas une heure, cette femme est entrée dans la taverne en me demandant des informations sur lui. Et pour une fois que je sais des choses sur ces maudits cercles, je lui ai donné des informations et depuis, elle veut le combattre en duel. »Keldon, sourit en coin et répondit à Cérés d’une voix presque éteinte :
« Je parie que Shelkn est venue te gratter le moue au sujet de ses cercles. Faut dire que beaucoup d’étrangers passe chez toi et il a surement envie de voir son petit commerce relancé. Baah.. dis toi qu’on va t’aider, puisque tu aides cette noble et ravissante dame. Ce serait dommage de l’enterrer si jeune comme on a enterré ses malchanceux concurrents antérieurs. On va faire tout pour qu’elle gagne seule ces combats. »Cérés acquiesça de la tête lentement et en fermant à moitié les yeux d’un regard compatissant et remerciant le tanneur de bien vouloir aider la jeune femme puis il se tourna vers l’elfe et la femme pour laisser faire Keldon et voir ce que la jeune femme avait fini par choisir :
« Bien le bonjour, voyageurs. Et bienvenue à la fourrure tenace. Puis-je vous conseiller ou vous être utile ? Sachez que si vous ne trouvez pas votre bonheur, je puis vous faire une pièce d’armure ou deux sur mesure. Della, la couturière m’aidera pour ce coup là . » Cérés acquiesça les paroles de Keldon et lui répondit :
« Oui, avec les doigts d’or de Della en soutien, ce sera prêt pour cet après-midi, ca c’est sur. Le fil doré n’est pas une échoppe à prendre a la légère. Bon, je laisse Keldon s’occuper de vous. Je vais m’asseoir un peu, je suis debout depuis 6h. »
Le tavernier tira un tabouret prévu à l’essayage des sandales et s’assit à côté du petit groupe pour observer leur choix. Laissant Keldon conseiller les deux jeunes gens et être à leur écoute si ils avaient des questions :
« Bon choix pour les chausses, elles vous plaisent complètement ? Tout est modifiable ici, il suffit de demander et je réalise vos souhaits. Une seule chose, j’aurais besoin que vous m’expliquiez un peu votre façon de combattre, pour que je puisse vous aider. Comment vous vous servez de vos appuies, votre manière de vous déplacer, votre façon d’esquiver, de vous défendre, d’encaisser, de donner un coup. Et bien sur, de vous battre. Distance, corps à corps, lutte, distance d’épée. Etc… Enfin, ce que vous désirez d’une armure. »Sur ces mots, il arrêta de parler et se laissa les deux jeunes gens s’exprimer, attentif à leur moindre demande ou proposition. Il aimait son métier et serait capable d’adapter l’équipement au type de combat que voulait entreprendre la jeune femme.